Lieu d’exposition
/ Exhibition place
Biographie
Né à Wendake, Ludovic Boney a grandi à Québec, la ville voisine, où il a étudié à l’école de sculpture. En 2002, il fonde avec quatre autres artistes Le Bloc 5, atelier de production artistique où il réalise ses premiers projets d’art public. Il vit maintenant dans Bellechasse et travaille à Lévis depuis 2015. Il a réalisé plusieurs projets d’art public d’envergure dans divers lieux tels que l’École de Technologie Supérieur de Montréal (2019) et au Musée national des Beaux-Arts de Québec (2016). De façon régulière, il participe à des événements d’art majeurs et présente son travail dans des musées et des centres d’artistes au Québec et au Canada. En 2006, il est lauréat du prix coup de cœur du Musée des beaux-arts de Québec. Nominé au Prix Sobey en 2017, il est aussi récipiendaire de bourses de la SODEC, des Conseils des Arts et de la fondation Hnatyshyn. Ses œuvres font partie de plusieurs collections privées et publiques au Canada et en France.
Démarche et œuvres exposées
MÉMOIRES ENNOYÉES (2022)
Mémoires ennoyées est le premier corpus photographique totalement réussi et d’une grande puissance de Ludovic Boney. Avec l’aide d’un échosondeur, procédé utilisé par les pêcheurs, ce dernier a capté ces images à l’astroblème de Manicouagan, territoire des Pessamiulnuat. Ce cratère est inondé depuis la construction du barrage Daniel-Johnson en 1969. Une forêt sous-marine s’y trouve encore. L’artiste a réussi à rendre visible l’invisible. L’œuvre raconte une tragédie écologique, une tyrannie exercée par les hommes sur la nature. Mémoires ennoyées parle principalement de résistance, de résilience, comme un hommage puissant au territoire.
« Les arbres sont admirablement préservés, explique l’artiste, et les images retournées par la sonde nous révèlent des forêts fantomatiques, se tenant encore debout, avec la tête des grandes épinettes noires bercées par les courants, comme elles le feraient sous le vent. Les images de Mémoires ennoyées sont le témoignage d’un monde passé, englouti, mais qui refuse de disparaître. Ce sont les mémoires et les illusions endormies des anciens, qui attendent patiemment de renaître, quand sera fini le temps des hommes. »