Lieu d’exposition
/ Exhibition place
Biographie
Philippe Battikha est un artiste multidisciplinaire qui explore les croisements entre l’art audio et les arts visuels. Après avoir étudié la musique à l’Université Concordia, il a complété une maîtrise en arts visuels dans cette même institution. Son travail a fait l’objet de plusieurs présentations lors d’expositions et d’événements au Québec comme ailleurs dans le monde. C’est dans le cadre d’une résidence aux Ateliers Montréalais de la Fonderie Darling qu’il a développé ce projet. Il vit et travaille à Tiohtià:ke (Montréal).
Démarche et œuvres exposées
Paradoxalement, c’est l’invisibilité du son qui m’a amené vers les arts visuels. Issu du milieu de la musique en tant que trompettiste et producteur, j’ai élargi ces dernières années mon champ d’exploration à l’installation et à la sculpture sonore. Même dans les œuvres matérielles, la notion d’écoute demeure centrale à ma pratique.
Dans une société axée sur le visuel, je crois que la consommation avide d’images enraye notre capacité d’écoute : de soi, des autres et du monde.
En recontextualisant des objets trouvés, en réutilisant des matériaux ou en recadrant certaines propriétés architecturales par l’installation et la sculpture, je cherche à provoquer des expériences d’écoute, tout en abordant la question de la responsabilité écologique à travers un choix réfléchi des matériaux.
Mon travail invite à porter une plus grande attention à l’écoute, en créant des rencontres où chacun.e peut être témoin de la réciprocité qui nous lie à notre environnement.
L’Histoire de l’Ombre (2023)
L’histoire de l’ombre est celle du démantèlement d’un piano mécanique du début du XXe siècle. Dans une recherche qui s’apparente parfois à la rétro-ingénierie, l’artiste et compositeur Philippe Battikha soustrait les composantes internes de l’instrument et les détourne de leur fonction première. Le piano, en apparence fonctionnel, actionne ses touches lorsque la présence des visiteur·euse·s est détectée. Rendu « intelligent », mais dépourvu de son mécanisme d’origine, il n’est plus que l’ombre de lui-même et ne joue plus de notes.